A l’occasion de la récente présentation de son bilan de 4 ans à l’Elysée, le Chef de l’Etat explique que « les énergies renouvelables connaissent un très fort développement depuis le Grenelle de l’environnement ». Cette affirmation nous éloigne de la réalité.
1/3 des objectifs fixés pour 2020, concernant les énergies renouvelables ne seront pas atteints, si l’on en reste à la dynamique actuelle.
D’autant que les mauvais signaux de la part de l’exécutif s’accumulent. L’échec du sommet de Copenhague de décembre 2009 a sonné le désintérêt de l’Elysée pour la question environnementale. Les dispositifs législatifs et budgétaires récents, bloquent les futures implantations éoliennes. La filière française industrielle, solaire photovoltaïque connaît un coup d’arrêt. L’objectif de 23 % d’énergies renouvelables en 2020 ne sera pas atteint. Parallèlement le Chef de l’Etat, en dépit des mises en garde, confirme la poursuite de tous les engagements en matière d’énergie nucléaire civile, refusant toute ouverture de débat démocratique, sur le bien fondé d’une telle politique ; celle-ci isole la France en Europe et dans le monde, alors que l’heure est aux coopérations européennes et à une autre politique, fondée sur un autre modèle de croissance.
Ce nouveau modèle de croissance suppose de
- sortir progressivement de la double dépendance au pétrole et au nucléaire. Le nucléaire assure aujourd’hui 78 % des besoins d’électricité sur le territoire : c’est excessif dans la mesure où des problèmes importants demeurent au-delà de la possibilité de catastrophes naturelles ou humaines, avec le traitement des déchets. Le pétrole représente plus de 40 % de l’ensemble de la consommation énergétique. Il se révèle assez rapidement « épuisable ». Il est presque totalement importé. Il participe de l’augmentation de la production de gaz à effets de serre et donc du dérèglement climatique.
- développer les économies d’énergie, dans les domaines du logement, des transports, revenir sur les choix routiers et autoroutiers au profit du rail ;
- favoriser la véritable éclosion des filières d’énergies renouvelables moyennant la poursuite de cinq objectifs :
o Etablir l’indépendance énergétique, qui aujourd’hui n’est pas assurée ;
o Respecter l’environnement, et ses équilibres ;
o Réussir la transition post nucléaire, qui ne peut être que progressive et demande une maîtrise publique de la filière scientifique nucléaire ;
o Assurer une vraie diversification énergétique (solaire, éolien, géothermie, etc.) ;
o Développer des filières créatrices d’emplois et des métiers d’avenir, à travers les énergies renouvelables.
Les commentaires récents